27 mars 2024
2. Dans quel contexte s’inscrit cette démarche ?
Cette initiative engage la filière dans la lutte contre le changement climatique et fédère les éleveurs, les transformateurs coopératifs et privés, ainsi que les organismes de conseil.
3. Qui est à l’origine de cette démarche vertueuse ?
À l’origine, la filière laitière nationale s’est fixé pour objectif de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025. Pour y parvenir, la filière et l’interprofession régionale (CIL Ouest) misent, avec le soutien de la Région, sur cette démarche "fermes bas carbone", financée à hauteur de 1,7 million d’euros par la Région, qui mobilise également 1,5 million d’euros d’aides européennes.
Ce projet est élaboré de manière collective entre le CNIEL et le CIL OUEST (l’interprofession laitière nationale et interrégionale), l’IDELE (institut technique), la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, les organismes de conseil en élevage, Vivéa, l’ADEME (l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la Région des Pays de la Loire.
Coût total : 8,3 millions d’euros sur la période 2019-2027
4. Comment cette démarche s’organise t-elle ?
La démarche prévoit un suivi personnalisé des éleveurs et des performances environnementales de leur exploitation, grâce au concours d’un organisme agréé. François Battais, consultant projets et stratégie pour l’entreprise Seenovia, en explique le déroulement : « nous nous appuyons sur un outil de diagnostic mesurant l’impact environnemental des exploitations, selon trois critères : la performance carbone de l’exploitation, son apport à la biodiversité, par le nombre d’hectares entretenus par exemple, et la valeur alimentaire dégagée. Après un premier diagnostic simplifié, l’agriculteur est accompagné dans la mise en œuvre d’un plan d’action adapté à son exploitation. Les résultats sont ensuite mesurés d’année en année, des nouveaux objectifs sont dressés. »
5. Quels en sont les objectifs ?
La Région et l’interprofession laitière misent sur la baisse des émissions à l’échelle d’un bassin de production, en mobilisant un grand nombre d’éleveurs : l’objectif est d’en accompagner 5 200 dans les quatre prochaines années. L’initiative pourra contribuer à accompagner, en plus de la lutte contre le réchauffement climatique, la reconquête de la qualité des cours d’eau et la protection de la biodiversité, tout en contribuant à améliorer le revenu des agriculteurs par une baisse de leurs charges, voire une reconnaissance dans le prix du lait.
6. Comment s’articule la participation régionale ?
Avec une formation et des conseils techniques, le diagnostic permet aux éleveurs de mettre en pratique les différents leviers environnementaux, pour établir enfin un bilan détaillé des émissions et du stockage de carbone. Pour soutenir ces diagnostics, le financement régional, par exploitation, s’élève à 2 470 euros.
7. Quelles ont été les dernières étapes de cette démarche ?
Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire et Lydie Bernard, vice-présidente en charge de l’agriculture, ont lancé le soutien régional à cette démarche à l’occasion de la visite de deux exploitations agricoles : à Rouperroux-le-Coquet, dans la Sarthe, puis en Loire-Atlantique au sein du Gaec agricole Le Bois Joly, à Chauvé.
8. Qu’en pensent les éleveurs concernés ?
9. Pourquoi la Région des Pays de la Loire a fait le choix de s’investir dans cette démarche ?
« La Région est engagée dans la lutte contre le changement climatique, une problématique majeure qui préoccupe tous les citoyens, monde agricole inclus. Les filières d’élevage ont la volonté d’être vecteurs de solutions écologiques et ainsi de rassurer le citoyen et consommateur sur leur engagement. En accompagnant la réalisation des diagnostics chez les éleveurs, nous encourageons les exploitations agricoles à devenir actives pour une meilleure transition énergétique de leur activité. »
Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire.
10. La démarche se focalise-t-elle uniquement sur les élevages laitiers ?
« L’agriculture est l’une des seules activités humaines avec la forêt capables de stocker naturellement du carbone. Ce stockage est favorisé par une certaine affectation des sols : le maintien de prairies permanentes, l’enrichissement des sols en matière organique, l’implantation de haies, une plus grande surface en herbe… Cette démarche de progrès ne se limitera pas à la filière laitière. Nous travaillons d’ores et déjà avec les filières viandes, ovines et caprines. »
Lydie Bernard, vice-présidente en charge de l’agriculture.