28 avril 2025
Une collection d’art à ciel ouvert en Pays de la Loire
Le 1% artistique est un patrimoine culturel méconnu : les lycées et les bâtiments construits par la Région hébergent plus de 120 œuvres d’art. Ces œuvres sont exposées de manière pérenne « à ciel ouvert » ou dans des espaces intérieurs et destinées initialement aux usagers des lieux. Certaines sont accessibles au grand public, à l’instar du portique de l’artiste choletais François Morellet sur le parvis de l’Hôtel de Région à Nantes. C’est aussi le cas de l’œuvre du plasticien Jacques Julien dans le jardin du CREPS – Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive des Pays de la Loire – à La Chapelle-sur-Erdre. On peut ainsi parler d’une collection, pour tous et partout en Région, qui s’enrichit à chaque construction d’un bâtiment.
Une commande publique d’œuvre d’art : c’est quoi exactement ?
Ces œuvres conçues par des artistes sont des sculptures, des peintures, des installations, mais aussi des mosaïques, voire des formes immatérielles, mais surtout des œuvres imaginées et commandées à partir d’un cahier des charges en fonction du lieu. Au lycée Caroline Aigle de Nort-sur-Erdre, l’œuvre intitulée Ered de Dominique Blais fait ainsi référence à l’Erdre, la rivière qui traverse la ville. Protéiforme, elle se déploie en compositions sonores qui remplacent les sonneries lors des changements de cours, mais aussi en une typographie utilisée notamment pour la signalétique du lycée, en photographies, sculpture et installation lumineuse.
Le 1% artistique compte aussi plus de dix commandes de tapisseries, une technique qui résonne avec le patrimoine de la région angevine comme avec la tradition industrielle régionale. Les œuvres du 1% artistique reflètent leur époque, de l’art cinétique des années 70 (on compte ainsi des œuvres de Nicolas Schöffer et Yaacov Agam, deux représentants éminents du mouvement), jusqu’aux tendances les plus actuelles de l’art.
Pourquoi parle-t-on de « 1% artistique » ?
La procédure dite du « 1% artistique » est à l’origine de toutes ces œuvres. Initiée en 1951, on lui donne ce nom parce qu’elle repose sur 1% du budget de construction d’un bâtiment public. Il s’agit d’une procédure obligatoire de « décoration des constructions publiques » qui s’impose aux collectivités publiques et à l’Etat. Elle vise à soutenir les artistes et à inscrire l’art dans le quotidien des citoyens. La procédure prend la forme d’un marché public accompagné par une instance de concertation, le comité artistique, chargé de proposer un cahier des charges et d’émettre des avis jusqu’au choix du lauréat.
La volonté d’impliquer les usagers
Même si un représentant des utilisateurs du bâtiment fait partie du comité artistique, la Région a souhaité depuis 2022 impliquer plus largement les usagers des lieux aux commandes d’œuvres. Une expérimentation est aujourd’hui menée au lycée Colette Le Bret d’Aizenay pour impliquer un groupe de lycéens. Ces derniers ont ainsi réalisé un « cahier des usages » du lycée qui fait partie du cahier des charges. Les artistes candidats sont ainsi invités à mieux intégrer les usagers dans la phase de création, de manière à favoriser l’appropriation et l’intégration de l’œuvre dans la vie de l’établissement.
Le saviez-vous ?
Dans le cadre de sa compétence obligatoire d’Inventaire général du patrimoine, la Région des Pays de la Loire mène ses propres études d’inventaire. Le service Patrimoine de la Région a entrepris l’inventaire du patrimoine des lycées publics des Pays de la Loire fin 2023. Dans ce cadre, elle répertorie une partie des œuvres commandées dans le cadre du « 1 % artistique ».
